Habitués du festival et figures marquantes du cinéma portugais contemporain, João Rui Guerra da Mata et João Pedro Rodrigues se prêtent à l’exercice de la masterclass. Depuis une vingtaine d’années, le duo se frotte à différents styles filmographiques tout en explorant les identités, métamorphoses et pulsions des êtres humains. Un parcours qui permet à ces réalisateurs et scénaristes d’avoir aujourd’hui à leur actif une filmographie riche et singulière à l’ambition esthétique sans cesse renouvelée. Cette année, nous sommes heureux·ses de retrouver ces deux cinéastes pour une plongée dans leurs univers et inspirations et pour une discussion autour de Fogo-Fátuo ou encore Onde Fica Esta Rua? ou Sem Antes Nem Depois, tourné en lien avec le film Os Verdes Años de Paulo Rocha, 1963.
Une rencontre exceptionnelle qui sera modérée par le corédacteur en chef de Cinébulletin, Adrien Kuenzy.

Longtemps relégué à une échelle confidentielle ou réservé aux cercles initiés, le folk horror connaît depuis quelques années un regain de popularité. Bien que ce soit un genre multifacette, il se reconnaît notamment à l’envie qu’ont ses cinéastes de placer l’action dans des décors ruraux où rituels, sortilèges, sacrifices et superstitions sont monnaie courante. Cette année, la section Pagan East met à l’honneur ce genre. En écho à cette section, nous donnons carte blanche à l’historienne Aude Fauvel pour un exposé autour du thème des femmes dangereuses et (sur)naturelles. Une conférence au cours de laquelle la chercheuse décryptera les imaginaires et fantasmes anciens qui nourrissent le folk horror.

Depuis sa création, le Festival Black Movie s’efforce de scander que le cinéma n’est pas un simple reflet de notre société, mais aussi un véritable véhicule de mémoire. Les films sont des supports plus que nécessaires pour l’observation de traces historiques. How Dare You Have Such a Rubbish Wish, dernier long métrage de Mania Akbari s’inscrit dans cette lignée. Par le verbe et l’image, Mania Akbari fait le choix de revisiter le « male gaze » dans le cinéma iranien en scrutant ses traces dans le cinéma populaire. Film-essai à la subjectivité assumée, ce film esquisse une contre-histoire du cinéma iranien. Un traitement qui fait naître des interrogations sur la condition des femmes et plus largement sur leur place dans la mémoire collective. À l’occasion de la projection en première Suisse de How Dare You Have Such a Rubbish Wish, nous vous convions pour une discussion qui tentera de cerner les contours de cette (contre-)histoire du cinéma iranien.

Secourir des êtres humains en danger en pleine mer est un principe humanitaire fondamental, une obligation à laquelle SOS Méditerranée se conforme. Créée en 2015, l’association aide les naufragé·e·s de la Méditerranée. Des naufragé·e·s vulnérables : des « migrant·e·s-voyageur·euse·s » embarqué·e·s sur des rafiots de fortune qui menacent de couler à tout moment. Tandis que la plupart des États se refusent à trouver une politique migratoire qui protège les migrant·e·s, les trafics se sont accrus. Des trafics mercantiles où les plus forts s’enrichissent sur le dos des plus vulnérables – les jeunes. Des jeunes contraint·e·s à la clandestinité face à cet immobilisme politique. Plusieurs films programmés au Black Movie traitent (in)directement de cette situation qui masque souvent des relations de pouvoir et des inégalités, mais qui laisse également présager de l’existence de formes de solidarité. Si rien n’égale le pouvoir des images, il est aussi bon de rappeler que SOS Méditerranée s’efforce de poursuivre ses missions de sauvetage. Un rappel qui prendra la forme d’une intervention à la suite de la séance de To the North, le dernier film de Mihai Mincan.