Hyènes
1992
110'
Cinéma, ton univers impitoyable
À Colobane, on annonce le retour après 30 ans d’absence de Linguère Ramatou, une enfant du pays dont on dit qu’elle est devenue "plus riche que la Banque mondiale" ! Tout le monde l’accueille et espère ses largesses, mais sa générosité aura un prix : un chèque de 100 milliards de francs CFA contre la mort de Draman Drameh, un notable de la cité qui avait refusé de reconnaître leur enfant. « La vie a fait de moi une putain, je veux faire du monde un bordel », assène Linguère, triomphante, aux citoyen·ne·s de Colobane dont la solidarité va fondre comme neige au soleil.
Avec son deuxième long métrage, adapté de La Visite de la vieille dame de Dürrenmatt, Djibril Diop Mambéty, poète visionnaire, signe un chef-d’œuvre brillant sur l’avidité et la lâcheté de tou·te·s les habitant·e·s d’une cité qui perdent la tête à cause de l’argent. Alors que la génération précédente, avec comme figure de proue Ousmane Sembène, avait construit son cinéma dans un élan identitaire caractéristique de l’époque postcoloniale, Djibril Diop Mambéty inscrit son geste créatif dans une période où les espoirs sont retombés.
Empreinte d’un lyrisme puissant et proche du cinéma de l’Italien Pier Paolo Pasolini ou du Brésilien Glauber Rocha, cette œuvre, par sa modernité, sa force et son indépendance, est l’une des plus marquantes du cinéma africain.
Touki Bouki (BM14),
Hyènes (BM03)
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